Mentir pour conclure

En contexte de séduction, à quel point est-il correct de mentir pour conclure? À partir de quel moment est-ce que cela devient trop gros et indécent?

Quand quelqu’un fait semblant d’être riche alors qu’il est sur le chômage depuis deux mois?

Quand quelqu’un fait croire à sa future conquête qu’elle est une 10 sur 10 alors qu’elle ne dépasse pas les 7.5?

Quand quelqu’un prétend être célibataire alors qu’il est « matché » depuis longtemps en plus d’avoir deux-trois enfants?

C’est difficile d’établir la limite parce qu’en séduction, tout le monde ment tout le  temps. Tout le monde! Du menteur par omission au mythomane chronique, nous sommes tous plus ou moins arnaqueurs à nos heures.

On se ment même à nous-mêmes. Nous aimerions tous croire que nous désirons de l’honnêteté et de la franchise, mais c’est faux. On en demande du mensonge. On en exige! On tient à se faire dire qu’on est les plus beaux, les plus fins et le tout premier choix (de la veillée, au moins).

J’ai des tas de copines qui se plaignent de s’être faites avoir par des mecs qui leur ont menti. Mais même si je trouve toujours leurs histoires un peu révoltantes, je ne peux pas m’empêcher de remarquer qu’elles retournent toujours voir ce même genre de gars typiquement croche.

Pourtant, je n’ai jamais rencontré de mon vivant un homme « qui sait parler aux femmes » qui n’était pas vigoureusement menteur. Comme le dit le dicton : a beau mentir qui vient dans pas long.

En même temps, être transparent en séduction mène souvent au désastre. La ligne du « trop franc » est facile à franchir. Sans compter que ça demande pas mal de cran pour aborder quelqu’un avec une ligne honnête.

Gars trop honnête : « Je l’avoue, je suis surtout venu te voir pour ton incroyable fessier et je viens te jaser en espérant découvrir que t’es pas trop nounoune. »

Jusque là, avec une « fille d’adon », c’est possible que ça se passe bien, et même que ce soit drôle, sauf si bien sûr, la cible s’avère nounoune pour vrai…

Gars trop honnête : « Finalement, t’es un peu trop nounoune, mais en l’honneur de ton incroyable fessier, je serais quand même partant pour une nuit ou deux. »

À moins d’avoir la gueule du nouveau Superman, ça ne se terminera pas super bien. Et ce n’est pas surprenant. Après tout, si être honnête apportait des résultats, tout le monde le serait.

On s’attend tellement au baratin que lorsqu’on se ramasse face à quelqu’un qui semble véritablement adéquat, on a le réflexe de chercher l’arnaque. D’ailleurs, chaque fois que je reçois une demande d’amitié Facebook par une fille particulièrement belle, je me questionne à savoir si ce n’est pas un ado dans le sous-sol de ses parents qui s’amuse à mes dépens.

Je ne sais pas si c’est triste ou simplement réaliste, mais quand ça semble trop beau pour être vrai, c’est souvent parce que c’est trop pour être vrai. Mais on a tellement envie d’y croire…

En fait, on souhaite tellement croire à nos belles histoires qu’on peut difficilement blâmer les rares ambitieux qui tenteront de combler toutes ces attentes irréalistes, le temps d’une veillée ou deux. Ces soirées où pour un moment, on permet aux mensonges de prendre l’apparence de douces courtoisies.