Les amitiés, les amours, les adieux

Je déteste les adieux.



C’est d’ailleurs un truc que les amitiés font beaucoup mieux que les relations amoureuses: elles n’ont pas besoin d’avoir de fins. Pas besoin de fins officielles, en tout cas.

On se perd de vue à cause d’un déménagement, ou bien la famille vient qu’à prendre trop de notre temps, ou bien on s’éloigne graduellement en développant chacun de notre côté de nouvelles affinités. Il reste qu’à moins d’une grande trahison où l’on se ramasse cocu, c’est rare qu’une amitié nécessite une grosse fin dramatique du genre: «Bébé, il faut qu’on se parle…»

C’est très rare si on compare aux relations amoureuses où tout se doit d’être officialisé, règlementé et encadré dès les toutes premières rencontres.

  • Est-ce une simple rencontre ou bien une date?

  • Est-ce qu’on couche ensemble pour une histoire d’un soir ou on vise le mariage?

  • Si je te dis que je t’aime, vas-tu me le dire toi aussi dans la seconde suivante?


Peut-être que l’amour est tellement sauvage et imprévisible qu’on essaie de le contrôler en lui imposant un paquet de règles. Les amitiés sont moins passionnées et s’en sortent mieux sans toutes ces contraintes.

  • Tu peux avoir plein d’amis en même temps.

  • Tu prends les amis pour ce qu’ils sont (plutôt que de leur mettre sur le dos un paquet d’attentes irréalistes).

  • Tes amis restent tes amis pour toujours à moins de faire quelque chose de grave. (Et encore là…)


Tellement plus simple. Après le primaire, plus besoin de demander à quelqu’un: «Voudrais-tu être mon ami?». Ça se fait tout seul avec un processus simple et naturel.

Retomber sur un vieil ami, ça nous rappelle le bon vieux temps. (Sauf si c’est pour t’emprunter de l’argent.) Retomber sur ses anciens amours, c’est un peu plus risqué. Pas toujours, mais c’est quand même rare qu’une histoire débute avec «Hey, je suis retombé sur mon ex» et que ça mène à une belle anecdote agréable.

J’aime bien l’amour, mais surtout au milieu.

Les débuts et les fins, c’est compliqué pour rien. Pourquoi passer à travers tout ce drame à la fin? Je préfère Facebook où l’on peut mutuellement se masquer en restant amis même si l’on est bien conscient qu’on ne se reparlera probablement jamais dans cette vie-ci. Ce n’est pas que nous ne sommes plus amis, c’est simplement un petit interlude avant qu’on ait la chance de se revoir. Une petite pause.

Aujourd’hui, c’est mon dernier texte dans ma série «chronique avec bénéfices» et c’est un peu comme ça que j’aimerais que ça se passe. Qu’on fasse comme si c’était seulement une petite pause qui va s’étirer un peu. Des vacances, presque!

J’aimerais profiter du moment pour remercier de tout mon cœur toutes les personnes qui m’ont lu pendant ces deux belles années et demie. Je vous souhaite sincèrement à tous et toutes de vivre de grands amours tripants. Des grands amours avec une simplicité d’amitié. Ce sont les meilleurs.

Je vous embrasse, et j’ai déjà hâte de vous revoir.

À bientôt!