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Journée mondiale de l’Enfance : une souffrance injuste

Les bombes tombent. Les familles se sont réfugiées dans leurs maisons. Elles ne sortent plus, ne dorment plus. Mangent peu. La tension, la fatigue, la tristesse se mêlent à la peur. Cette peur envahissante, qui colle à la peau, qui guète le quotidien. Aucune journée ne passe sans apporter son lot de larmes, de colère, de peine, d’inquiétude. Comment vont les amis, les grands-parents, les voisins, le commerçant du coin ? Combien de morts, combien de blessés au cours de cette dernière heure ? L’explosion qui a retenti a-t-elle touchée l’immeuble au bout de la rue, celui où habite l’oncle, la tante, la petite cousine ?

C’est la guerre. Dans la Bande de Gaza. En Syrie. Au Soudan. En Afghanistan, en Irak, en Somalie, en Ouganda, en Arabie Saoudite et dans combien d’autres régions du monde. Les victimes se comptent par milliers. Les tirs touchent des citoyens ordinaires, comme vous et moi. Ils bousculent la vie, la changent, la meurtrissent, la réduisent en miettes. Celles de parents – et celles d’enfants.

Si vous avez le cœur assez solide, lisez et regardez cet article publié par la journaliste Agnès Gruda, une reporter envoyée dans la Bande de Gaza qui a l’habitude de plonger en zone de guerre. Elle parle de « massacre », « d’erreur de tirs », de familles anéanties…

Un poète français a déjà dit « ce n’est pas la souffrance de l’enfant qui est révoltante en elle-même mais le fait que cette souffrance ne soit pas justifiée ». Injuste. Voilà tout ce qui me vient en tête lorsque je lis les reportages, ces jours-ci, sur la guerre qui fait rage au Moyen-Orient.

Mes enfants découpent des circulaires en prévision de faire leur liste de cadeaux de Noël. Je les regarde, attendrie, et je me dis que nous avons de la chance d’être nés ici. Je suis reconnaissante. Je sens tout le poids de la superficialité de notre existence – et je saisis l’ampleur de la responsabilité qu’elle représente.

Un pincement au cœur me rappelle que des millions d’enfants n’ont pas l’esprit à la fête. Ils n’ont ni le droit, ni le luxe de manger à leur faim, de vivre en sécurité, de développer leur potentiel, d’apprendre, de s’exprimer, de faire confiance, de croire en l’avenir… Ce sont pourtant là les droits fondamentaux des enfants, cités dans la Convention des droits de l’enfant signée à New York le 20 novembre 1989 par 191 pays.

En cette Journée mondiale de l’Enfance, nous soulignons aujourd’hui l’anniversaire de cet important traité. Une journée comme les autres, diront certains. Mais c’est aussi un jour pour se rappeler que trop d’enfants sont victimes d’injustice. C’est un jour pour se demander ce que chaque individu peut faire, un geste à la fois, pour aider les enfants. Parce que « l’humanité doit donner aux enfants ce qu’elle a de meilleur » (déclaration des Droits de l’Enfant, Genève, 1924).

J’y crois.