Cadeaux de Noël : gérer les attentes des enfants

« Je veux, je veux, je veux… » Noël sonne parfois comme une éternelle complainte. Une liste de demandes, interminable. J’essaie d’inculquer à mes deux petits solliciteurs à remplacer « je veux » par « j’aimerais ». C’est déjà un début.

Depuis quelques semaines, je tente aussi de tempérer leurs attentes. Fiston, bientôt 8 ans et Petite Lionne, 5 ans, croient (dur comme fer) au Père Noël. Évidemment, ils ont des expectatives plutôt élevées quand il est question de leur superhéros en habit rouge : il traverse le ciel en volant, il travaille nuit et jour, il habite au Pôle Nord, il dirige des centaines de lutins et gère des milliers de listes.  Bref, c’est un surhomme !

Le Père Noël pourrait-il faire une erreur dans sa liste ? Bien sûre que non, voyons…

« La déception pourrait être grande, me dit Nathalie Parent, psychologue et auteure, avec qui j’ai parlé de la manière de gérer les attentes des enfants. Avant la nuit de Noël, il faut expliquer aux enfants qu’on envoie ses désirs dans les airs mais que ça ne veut pas dire que le Père Noël pourra répondre à tout le monde, tout en même temps ». On peut aussi parler à son enfant d’équité et de justice, croit Marie-France Haineault, psychoéducatrice à l’Hôpital de Montréal pour enfants : « On peut suggérer aux enfants que s’il ne reçoit pas le jouet ou le jeu désiré cette fois-ci, ce sera peut-être une autre fois, à son anniversaire ou au prochain Noël ».

Le plus important, disent les deux spécialistes, est d’accompagner son enfant dans cette attente… et dans son résultat, qu’il soit joyeux ou frustrant. Et s’il y avait du positif à retirer d’une déception vécue pendant les Fêtes ? « Il faut permettre aux enfants de patienter, dit Mme Parent, pour ainsi avoir confiance en l’avenir. Or, les enfants aujourd’hui sont moins entraîner à patienter qu’avant. Nous vivons à une époque d’instantanéité. Les adultes vivent à un rythme effréné. Ils ont parfois des attentes démesurées envers leurs enfants et leurs adolescents ». Elle ajoute du même souffle qu’elle n’a jamais eu autant de consultations pour des enfants anxieux.

Mme Haineault pense aussi que la société de consommation met une pression indue sur les parents… qui la transpose sur leurs enfants dans certains cas. « Il faut réapprendre à vivre au moment présent, dit-elle. L’excitation avant les Fêtes est importante. On peut la créer et la vivre en famille : décorer la maison, préparer de la nourriture spéciale, participer au rituel des lutins, etc. »

Il est vrai qu’au moment de déballer les cadeaux, ça va viiite. Dans plusieurs chaumières, les enfants passent d’un cadeau à l’autre sans trop réfléchir. Et même si les adultes, responsables pour cette avalanche de présents, se passent la remarque, le même scénario se déroule l’année suivante… « Le dépouillement est un plaisir éphémère, souligne Mme Haineault. Il faut se demander quelles valeurs veut-on véhiculer à nos enfants ? Quel sens veut-on donner à Noël ? Est-ce religieux ? Familial ? Apprendre à donner aux autres ? »

Voilà une piste à explorer : donner aux suivants. Une idée refilée par une amie me trotte en tête depuis quelques semaines. Chez elle, pour chaque cadeau (lire jouet, jeu ou livre) qui entre dans la maison, un item sort. « Je me demande ce qui fait le plus plaisir à mes enfants : recevoir ou donner », m’a-t-elle confié un soir.

N’est-ce pas là le véritable esprit de Noël ?

Joyeux Noël à vous tous, chers lecteurs !

Pour aller plus loin…

On fait des dons de jouets aux enfants hospitalisés

On fait appel à l’organisme Réno-jouets qui récupère, répare et revend à bas prix des jeux, jouets, livres et articles de sports

On dépose nos vêtements et autres items usagés à un comptoir Renaissance, au Chaînon, à la Société Saint-Vincent de Paul ou à un organisme communautaire de notre quartier

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