Des parents se battent pour que leur fillette transgenre puisse utiliser la salle de bains des filles

Kathryn et Jeremy Mathis, un couple de Fountain dans l’état du Colorado, se battent présentement contre l’école primaire de leur fille Coy, 6 ans,  afin qu’elle ait le droit d’utiliser, comme les autres fillettes de son âge, la salle de bain des filles.

En effet, Coy est née dans le corps d’un garçon. Ses parents se souviennent qu’elle a, dès un très jeune âge, été naturellement attirée vers les jouets et les vêtements de fillette, ainsi que tout ce qui était rose, démontrant une attirance innée pour la féminité. S’ils ont cru qu’il s’agissait d’une phase, Coy est devenue de plus en plus fille avec le temps, et à l’âge de quatre ans, elle commençait à leur poser des questions telles que  « Quand allez-vous m’emmener chez le docteur pour qu’on me répare et que je devienne vraiment une fille? ».

Les Mathis ont donc débuté des consultations avec un psychologue, qui détermina éventuellement qu’elle était effectivement transgenre, soit née dans un corps de garçon mais s’identifiant en tous points comme une fille.

« Avant qu’on ne commence vraiment à la traiter comme une fille et à parler d’elle au féminin, Coy souffrait de dépression et d’anxiété, raconte Kathryn à Katie Couric lors de son passage à l’émission mercredi dernier. Dès qu’elle est entrée à l’école, où tout le monde l’a accueillie comme étant une fillette, elle est devenue heureuse et enjouée. »

Tout se déroulait bien pour la petite, ses camarades de classe et ses quatre frères et sœurs, jusqu’à ce que l’école téléphone à ses parents pour leur dire que Coy n’aurait désormais plus la permission d’utiliser la salle de bains des filles, mais devrait plutôt utiliser celles réservées aux handicapés ou aux professeurs, situées à l’autre extrémité du bâtiment.  « Tout se déroulait pourtant bien pour Coy, ses camarades et les parents des autres élèves », explique les Mathis, qui ont retiré leur fillette de l’école et ont entamé des procédures judiciaires contre celle-ci.

Selon eux, forcer leur fille à utiliser une salle de bains à part la gardera à l’écart des autres enfants et mettra trop d’emphase sur sa différence, la mettant ainsi à risque de souffrir d’intimidation et d’isolement. De plus, ils désirent partager leur expérience car Coy n’est pas la seule fillette dont les droits civils sont brimés dans ce genre de contexte, bien que le Colorado, ainsi que 15 autres états américains, aient décrété des lois interdisant la discrimination contre les étudiants transgenres dans les établissements publics. « Il est déjà stipulé qu’ils ou elles doivent avoir le droit d’utiliser la salle de bains qui correspond au sexe auquel ils ou elles s’identifient », explique leur avocat, Michael Silverman, directeur exécutif du Transgender Legal Defense and Education Fund.

Les avocats de l’école Eagleside Elementary, pour leur part, affirment qu’ils ont agi « raisonnablement et de manière juste, dans le respect » face à cette situation, tel qu’écrit dans un communiqué officiel envoyé à Yahoo! Shine.  Les Mathis disent toutefois n’avoir obtenu que très peu d’explications quant à la décision de l’école de retirer à Coy un droit fondamental qu’ils lui accordaient pourtant sans problème.

Ils espèrent, en partageant leur histoire dans les médias, mettre en lumière l’importance du respect des droits civils des enfants transgenres et encourager d’autres parents à supporter leurs enfants à travers leur transition dans le respect de leur identité sexuelle.

« De plus en plus, nous voyons des parents accepter et supporter leurs enfants transgenres, explique Maitre Silverman, parce qu’ils souhaitent véritablement faire ce qui est le mieux pour eux. Et le support de la famille est tellement important dans un cas comme celui-ci. Coy est trop jeune pour défendre elle-même ses droits, et elle a donc besoin que ses parents le fassent pour elle.

Jusqu’à ce que les deux parties soient arrivées à une entente, Coy reçoit l’école à la maison par ses parents.